Le Domaine du Choc Sublime

Y a mon cœur qui bat à chaque instant ;

Il bat cent à l'heure inconstant ;

Il bat à exploser autour de moi y a du sang ;

Il cogne à ma poitrine, y a des soldats omniprésents.

Flux maximal dans mes artères, à quelques lieues de moi y a de la guerre ;

Je vois mille et une lettres s'écrire avec du sang: des missives du front ;

Je renifle dans l'air, de la putréfaction et une odeur de poudre ;

Bruit infernal, des corps mutilés qu'on tente de recoudre.

Explosion d'une bombe ;

Une poignée d'hommes tombe ;

L'impact de celle-ci fait leur tombe ;

Un drapeau déchiqueté surplombe ;

Cette terre, rouge, qui s'est mûe en hécatombe.

Y a pas de no-mans-land, mais des cases qui flambent ;

A mes pieds un raz-de-marée de sang ;

Une femme avec un enfant au dos, partis pour l'éternel dodo.

Dans l'crâne, pour deux, une balle ;

A côté un torse insolent d'athlète criblé de balles.

Jeeps pleins d'bourreaux écrasant ces corps sans vie ;

A vive allure à leur merci.

Langues  de  vipères encourageant ceux-ci à  exterminer leurs frères.

Des AK 47 exécutant à bout portant, des partisans de l'autre camp.

Dans leurs yeux y a la haine  qui vacille ;

Malgré qu'une partie d'eux se meut par béquille.

Même les charognards la  trouvent âcre ;

Cette chair abondante, fruit du massacre.

La trêve ne se fait que lorsqu'on est à court de munitions ;

Le temps de souffler, on se remet au sale boulot: «la mission».

Y a mon cœur en détresse ;

Glaciales sont nos princesses ;

J'envoie un SOS.

Tristan tire l'épée pour sa belle Iseut ;

De l'amour brûle à petit feu.

Qu'elle soit à la Pyrrhus ou pas, elle reste une victoire:

Un simple acte exutoire, par un effort méritoire où les valeurs  de la personne sont moratoires.

Par des injonctions, ces hommes sans Mémoires ;

Se voient poussés à l'abattoir, sans espoir de retour à la case de départ.

Quelque soit sa cause, une guerre reste morose ;

Finie la vie en rose, pour la paranoïa et la psychose.

Pauvres hères ;

Leurs méninges court-circuitées par des théories génocidaires ;

Elle n'est pas militaire, mais politique cette guerre.

Les responsables commanditaires, se la coulent douce sans gêne en plein air ;

A la télé ou sur les ondes ils martèlent: «Nous devons guerroyer»

Ainsi, ils bernent, leurrent par leurs plaidoyers ;

Ces mères qui du foyer envoient leurs fils batailler ;

Mortalité montant en flèche ;

Faire la paix y a pas mèche ;

Les pacifistes persévèrent, elles leurs sont obsolètes mes vers, ça je sais.

Y a mon cœur qui bat:

Le Tiers ici bas milite: «A bas les coups bas, on n'a pas l'droit»

L'humanité n'a pas besoin de leurs guerres à la con, de leur arsenal: produit inutile ;

D'expériences ratés de tarés  juste futile.

Elle n'a pas besoin qu'à la fin, on construise des monuments ;

Sur lesquels on lira: «Ci-gît les combattants de la liberté, Fils de la nation» ;

Dont jamais on évoquera les atrocités commises sur la stèle assurément.

Cause à effet paradoxal: «Ils y vont en chantant, la font en hurlant, la terminent en pleurant ou en gerbant s'ils en sortent vivant, cette dernière dépend de son bilan plus ou moins accablant chez les belligérants. »

Lugubre paysage mortuaire ;

Une balle perdue cible ma jugulaire.

Dans la périphérie, y a des vies ;

Des âmes, la mienne y compris ;

Qui s'envolent.

Battements sourds d'un cœur qui frôle ;

Un arrêt cardiaque, une asystole.

Cœur qui bat, ne me lâches pas, je suis près du trépas ;

Cloué à ma place de spectateur par l'ataxie ;

La mort avec sa faux s'approche ;

Tant pis si le dénouement est proche ;

Dans ma tête les clichés de ma vie défilent ;

Progressivement de mon sang je me vide puis le trou noir.

Ça y est c'est fini, mission accompli.

Coeur Qui Bat,

Poete Choquant